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Les baigneurs en celluloId 

brillants, lEGers et inflammables

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La poupée, objet symbolique dans la vie de l’enfant, a parfois été un jouet dangereux.

Jusque dans les années 50, ces poupons en plastique exposent usines et foyers à des risques. 

« Si vous laissez un baigneur en celluloïd devant une fenêtre en plein soleil, il peut prendre feu », explique Francis Hussenet, ouvrier de l’entreprise meusienne Petitcollin. Première matière plastique inventée par les frères Hyatt en 1870, le celluloïd présente le désavantage d’être « hautement inflammable », précise Stéphanie Thevenin, chargée de développement et d'animation touristique au centre culturel et touristique d'Étain. « Il faut aussi savoir que c’est une matière très fragile. Si le baigneur tombe, il casse. » 

 

Ce plastique, utilisé jusqu’en 1958, où il est interdit, se retrouve dans plusieurs objets du quotidien : manches de couteaux, peignes ou même corsets. Le celluloïd, inflammable et fragile, est notamment remplacé par d’autres matières plastiques comme le polyéthylène dès 1956 dans l’usine Petitcollin. 

 

Un procEdE ludique compromettant 

 

Vendus en milliers d’exemplaires, ces baigneurs Petitcollin en celluloïd sont une révolution dans l’industrie du jouet : l’enfant pouvait pour la première fois laver son poupon. Un véritable effet miroir avec les petits eux-mêmes, à l’heure où les écoles tentent de transmettre les règles d’hygiène aux petits. 

 

Étonnant aspect ludique, tout de même, quand on sait que beaucoup d’usines de celluloïd sont réduites en cendres, tout le matériel se trouvant à l’intérieur est alors détruit et les ouvriers parfois blessés, comme celle de Hyatt, aux Etats-Unis, en septembre 1875. « Si on cherche à éteindre la flamme, soit en soufflant soit en trempant dans l’eau, la réaction de décomposition se poursuit », constate Jean-Marie Michel dans Contribution à l’histoire industrielle des polymères en France, « le celluloïd fuse en dégageant des gaz en abondance ».

 

 

Crédit : Petitcollin

 

Si ce poupon en celluloïd se développe principalement durant la période d’après-guerre, c’est parce que « la natalité est favorisée après l’hécatombe de la Première Guerre mondiale et l’amour maternel est mis en avant avec le recul des nourrices. Le baigneur apparaît alors comme la poupée favorisant l’affection », explique le Musée des Jouets Petitcollin dans son dossier pédagogique. Plus tard, dans les années 1930, le contexte social évolue. Les mesures du Front populaire sont associées à une relance économique. Les salaires sont plus importants. Dans le même temps, l’enfant est placé au centre des préoccupations au sein de la famille et est envoyé à l’école car la scolarisation devient obligatoire. Autant de facteurs qui font que les parents achètent plus de jouets à leurs bambins. 

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Mythologies

de Roland Barthes 

 

En 1957, Roland Barthes, sémiologue et essayiste français, publie Mythologies. Dans ce recueil d’une cinquantaine de textes, l’auteur écrit, au gré de l’actualité, sur la France des années 50. Il fait une critique idéologique portant sur la culture de masse, notamment sur les mythes de la vie quotidienne. L’une de ses mythologies est consacrée au plastique. 

 

Lorsque Roland Barthes écrit Mythologies, le plastique s'industrialise et se répand peu à peu dans le quotidien des Français. Et déjà, l’essayiste rabaisse les matières plastiques en les renvoyant à leur propre consistance, mais les définit comme quelque chose de mystique. « Malgré ses noms de berger grec (Polystyrène, Phénoplaste, Polyvinyle, Polyéthylène), le plastique [...] est une substance alchimique. » Le plastique est ainsi vu comme une transformation de la réalité banale en une fiction symbolique, ou la matière brute devient l’objet parfait « surveillé par un employé en casquette, mi-dieu, mi-robot ».

 

Une transformation infinie

 

Valise, brosse, carrosserie, jouet, tuyau ou cuvette, le plastique est visible sous une multitude de formes. Il est présent partout. « Ainsi, plus qu’une substance, le plastique est l’idée même de sa transformation infinie, il est, comme son nom vulgaire l’indique, l’ubiquité rendue visible ; et c’est d’ailleurs en cela qu’il est une matière miraculeuse : le miracle est toujours une conversion brusque de la nature. » Il la dépasse même puisqu’on peut tout fabriquer avec lui.

 

DEconstruction d un mythe

 

Si cette matière est utile, pour Roland Barthes, sa constitution est négative. « C’est un matériau disgracié, ni dur ni profond » , qui « garde une apparence floconneuse, quelque chose de trouble, de crémeux et de figé ». L’auteur décrit le plastique comme « la première matière magique qui consente au prosaïsme. [...] Pour la première fois, l’artifice vise au commun, non au rare ». De ce fait, si le plastique est fantastique, c’est parce qu’il est banal, accessible à tous, et notamment aux ménages. L’auteur appuie sur la perfidie de l’Homme : s’il crée des objets, c’est uniquement « pour le plaisir d’en user ». Un côté égocentrique souligné par Roland Barthes. L’Homme use et abuse du plastique, puisque après tout, « le monde entier peut être plastifié, et la vie elle-même ».

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Life


Le plastique, une matière miraculeuse ?

C’est bien ce qu’essaie de démontrer le magazine américain hebdomadaire Life dans l’un de ses articles en 1955. Une photo et un sous-titre percutant : « Les objets qui volent dans les airs sur cette photo prendraient 40 heures à nettoyer - sauf qu'aucune femme au foyer n'a besoin de s'en préoccuper. Ils sont tous destinés à être jetés après usage ».

 

Afin de vendre ces nouveaux objets en plastique, il a fallu convaincre les consommateurs « que ce matériau avait un intérêt », explique Baptiste Monsaingeon, maître de conférences à l’Université de Reims Champagne-Ardenne et auteur du livre Homo Detritus. « Et cet intérêt, il a été très rapidement associé à cette dimension libératoire des ménagères américaines. »

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La matiERe plastique

 

i.DEFinition

 

Plastique. 

Plassein (grec) : modeler, issu de l’adjectif.

Plastikos (grec) : apte ou propre au modelage. 

 

Lorsqu'on parle de matière plastique, on fait référence plutôt aux propriétés du matériau, à sa malléabilité. De la famille des polymères, les plastiques ont la propriété d’être façonnés. Il suffit de les chauffer, de les fondre et de les mouler pour obtenir des objets. Toutes sortes de formes peuvent être obtenues.

 

II.La Fabrication

 

La matière : « La plupart des matières plastiques sont obtenues à partir de ressources fossiles. C'est principalement, le pétrole, le gaz, etc. Depuis dix-vingt ans, on utilise d'autres types de ressources, notamment des ressources issues de la biomasse. Donc, produit par la nature, que ça soit du bois, des huiles végétales, etc. Mais, le gros de la production matière plastique est associé principalement à la pétrochimie. »

Luc Averous, enseignant-chercheur à l'École européenne d'ingénieurs de Chimie, de Polymères et Matériaux de Strasbourg

Carnet_Rond_Luc
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La formation : « On peut imaginer partir de petites molécules qu’on pourrait représenter comme des perles et le polymère serait en fait un collier de perles. C’est-à-dire, un enchaînement d’un grand nombre de ces molécules les unes à la suite des autres. De façon à faire des fils qui représenteraient une sorte de collier. Donc, chimiquement, on fait des grosses molécules. » 

Michèle Sindt, maître de conférences au Laboratoire de Chimie et Physique à l'Université de Lorraine

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iII.Dans la vie courante, on utilise principalement cinq polymERes

Le polypropylène :

Tuyaux, pare-chocs,

mobiliers de jardin.

Le  polychlorure

de vinyle, PVC :

Encadrements de

fenêtres et de portes,

sols en plastique.

Le polystyrène :

Emballages alimentaires, 

isolation dans les bâtiments. 

Le polytéréphtalate

d'éthylène, PET :

Bouteilles d'eau, de jus

de fruits.

Le polyéthylène :

films d’emballage, sacs

plastique, jouets, tuyaux.

IV.L’avis des chimistes

« C’est un matériau qui ne coûte pas cher. Il a un faible coût. Il a beaucoup de propriétés très intéressantes : de souplesse, de légèreté, de résistance ou d’élasticité. » 

Michèle Sindt, maître de conférences au Laboratoire de Chimie

et Physique à l'Université de Lorraine

« Ils ont des propriétés inégalées. Vous prenez un sac en polyéthylène, il fait du 10 microns d’épaisseur et vous pouvez porter 5 kg de produits, à l'intérieur. C'est un matériau qui est super-léger. Il n'y a pas d'équivalent. L'inconvénient, c'est la fin de vie de ces matériaux. »

Luc Averous, enseignant-chercheur à l'École européenne d'ingénieurs de Chimie, de Polymères et Matériaux de Strasbourg

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